Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Le Point Net

15 mai 2008

Avez-vous vu... Chris Esquerre sur Canal + ?

Comment? vous ne le connaissez pas encore? Chris Esquerre, le petit chroniqueur qui monte, avec sa petite frimousse de jeune garçon pas sage... Quasiment tous les jours de la semaine, aux alentours de 13h30, dans l'Edition spéciale de Canal +, il nous présente sa "fameuse" revue de presse des journaux que personne ne lit, sauf lui.
Imaginez plutôt, une revue intitulée "Ongles", 219 pages quand même dans le dernier numéro, ou alors un magazine entièrement consacré au dépannage - si si, c'est à la mode, paraît-il... - ou au sanglier.
Esquerre, donc, ironise sur ces publications que "personne ne lit" (c'est un peu exagéré quand même: Pernault est toujours là, je vous le rappelle) et sur quelques citations dénichées au hasard de sa lecture - "On n'a pas fini d'explorer les mille et une manières d'utiliser son bilboquet..." affirme, par exemple, un passionné de bilboquet (ça ne s'invente pas).
Or force est de constater que Chris Esquerre n'a rien à dire. Ce qui est hilarant, c'est l'attitude du comédien, les mimiques, la distance, la théâtralité. Même Ariel Wizman est en larmes. Mais dans le fond, il reproduit le même vide que le contenu des publications présentées. C'est là tout le génie de cette chronique.
Esquerre n'est pas humoriste. C'est un acteur-journaliste, celui que vous pouvez tous les jours rencontrer dans Libération, le Parisien, dans le Temps ou le Matin (pour les lecteurs suisses romands). La contraction du journaliste (qui n'a rien à dire) et du comédien (qui a tout à exprimer).
Esquerre a dix ans d'avance. Du journaliste "drôle", coutumier de l'esprit Canal, on est déjà passé à l'acteur "journaliste". La bouffonerie, aujourd'hui, a changé de camp. En rirons-nous encore dans dix ans?
En attendant, merci Canal +, merci Chris Esquerre, et comme dirait Ariel, merci la France...

Publicité
Publicité
13 mai 2008

"Deux jours à tuer", de Jean Becker

Ah, Jean Becker. C'est sûr, son public, il le recrute pas dans le troupeau des bobos ségolènistes, parce qu'avec ses histoires de marais, de pipi dans la soupe, d'effroyables jardiniers et de gentil clown nazi, pépère, il va pas pêcher loin la réflexion intellectuelle. Or n'est-il pas, en ces temps de pieuse commémoration - 40 ans déjà -, il nous faut du réfléchi, du pensé, du tristounet, des images brouillées filmées en mode Parkinson (si, si, vous savez, en guise de "métaphore du doute et des caprices de la fatalité"...), mais enfin, qu'on se rassure, Cannes arrive, avec son lot de larmes, de bons sentiments, de fric, de soins gériatriques et de pipeule.
Bref, Becker donc nous arrive en mai 2008, une sorte de crime au paradis de l'idéalisme bling-bling qui encombre déjà ce début d'été meurtrier (oui, "caniculaire"). Imaginez plutôt: Dupontel (l'humoriste reconverti en parangon du quadragénaire dépressif, chez Danièle "Oury" Thompson, Bobo Klapisch et d'autres) qui pète les plombs lors d'un repas entre amis, réglant ses comptes avec chacun. Ouh la la, comme c'est chaud. Mine de rien, ça fait du bien: des dialogues "irrévérencieux" qui fusent comme une giclée précoce. Précoce, oui, car on devine la fin bien avant d'être entré dans le film... Et le tout termine très raplapla, avec tendresse, sourires un peu forcés. Mais bon, c'était sympa quand même...

Décidemment, on n'aime pas les regrets, par les temps qui courent...

Chers amis, êtes-vous libres un de ces soirs?

Publicité
Publicité
Le Point Net
Publicité
Publicité